Résumé :
«
Ça m'a pris longtemps pour comprendre pourquoi le varan. Ça se voit
ici, dans ces lignes-là. Je ne sens rien. Enfin, si, quelque part dans
un espace auquel je n'ai pas accès, je sens. Je dois hurler de haine et
de terreur, avec la bouche pleine de bave. Mais je ne m'entends pas. Je
suis là, sur le bord du marigot, à épaissir encore, à durcir, à cuire au
soleil et à la boue. Je raconte, je dis les faits, je les écris, je les
relis, une fois. Je les fais lire. Il y a les faits, il y a un goût
d'ironie, de douleur passée, mais il n'y a pas ce que j'ai ressenti. Il
n'y a pas ma fibre, celle qui hurle et crie et voudrait brûler le monde
dans l'acide jusqu'à ce qu'il n'en reste que les os. Il n'y a pas ça. Il
n'y a que le varan. Le varan épais qui parle de sa vieille voix de
cadavre dans une langue trop tiède pour qu'elle lui plaise.
Cette nuit-là, quand je me suis réveillée, le monde a changé. »
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Rentrée Littéraire 2018
Une claque. L'horreur. C'est une histoire terrible qui donne envie de vomir, crier, de pleurer, de hurler. Ça fait réfléchir. Car ça existe malheureusement. On est loin de ma zone de confort, pour cette histoire très inconfortable. Âmes sensibles s'abstenir. L'auteure n'a pas pensé aux lecteurs, avec deux jours de recul, je me dis que je ne suis pas psy, en fin de compte. Et le soufflet retombe...
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