Mais cette nuit, elle en a rêvé et n'a pas pu se rendormir. Un rêve moite, interminable, qui s'est introduit en elle comme un souffle d'air chaud. Adèle ne peut plus penser qu'à ça. Elle se lève, boit un café très fort dans la maison endormie. Debout dans la cuisine, elle se balance d'un pied sur l'autre. Elle fume une cigarette. Sous la douche, elle a envie de se griffer, de se déchirer le corps en deux. Elle cogne son front contre le mur. Elle veut qu'on la saisisse, qu'on lui brise le crâne contre la vitre. Dès qu'elle ferme les yeux, elle entend les bruits, les soupirs, les hurlements, les coups. Un homme nu qui halète, une femme qui jouit. Elle voudrait n'être qu'un objet au milieu d'une horde, être dévorée, sucée, avalée tout entière. Qu'on lui pince les seins, qu'on lui morde le ventre. Elle veut être une poupée dans le jardin de l'ogre."
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Dès ma première expérience avec Leïla Slimani, dans Chanson douce, je me suis dit qu'il fallait que j'en lise un autre. Grosse erreur ou mauvais choix ! Ce n'est pas du tout le même style, déjà. Pas vraiment de suspense. On suit une femme tourmentée, qui fait semblant d'assumer ses histoires de cul, qu'elle multiplie tant qu'elle peut, avec ses collègues, les collègues de son mari, les voisins de ses parents, des inconnus, bref, tout ce qui passe. Et voilààààà. Je suis peut-être passée à côté du bouquin, mais je n'y ai vu aucun intérêt. Ni pour l'histoire, ni pour les personnages, qui font plus de la peine qu'autre chose, la mère d'Adèle, présentée comme une trainée un peu vulgaire en HLM, le père, comme un macho qui n'a jamais accepté de quitter son pays, le mari, le cocu qui fait tout pour sa femme, le gosse qui est pourri gâté, bref, on nage dans les clichés au long de ces très longues 214 pages. Pour moi, pas d'intérêt donc.
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